LES CONSEILS DES SPéCIALISTES: QUE FAIRE SI VOTRE ENFANT SE RADICALISE?

Sur les réseaux sociaux ou même sur des jeux en ligne, les jeunes et les enfants sont de plus en plus en contact avec des contenus extrémistes. Voici ce que les parents peuvent faire pour protéger les jeunes.

Début mars, un jeune a grièvement blessé un juif à l'aide d'un couteau à Zurich. Dans une vidéo, il a revendiqué son appartenance à l'organisation terroriste Etat islamique (EI). L'auteur n'avait que 15 ans. Peu de temps après, trois autres jeunes ont été arrêtés en Suisse romande pour suspicion de terrorisme, deux d'entre eux étaient mineurs. A Pâques, un jeune de 15 ans et un autre de 16 ans ont été arrêtés à Neuhausen, dans le canton de Schaffhouse, parce qu'ils avaient évoqué dans un groupe de discussion des cibles potentielles d'attentats en Suisse.

Y a-t-il une radicalisation des jeunes en Suisse? Les chiffres ne permettent pas de répondre à cette question. L'ampleur des opinions et des idéologies extrémistes chez les jeunes n'est pas systématiquement recensée.

Plusieurs facteurs déclencheurs

Comment les jeunes se radicalisent-ils – et pour quelles raisons? Le plan d'action national contre la radicalisation et l'extrémisme violent définit la radicalisation comme un processus par lequel une personne développe des attitudes politiques, sociales et religieuses de plus en plus extrêmes. Jusqu'à ce qu'elle soit prête, le cas échéant, à recourir à la violence pour atteindre ses objectifs.

Selon le plan d'action, il existe plusieurs facteurs déclencheurs. Par exemple, dans leur quête d'identité, les jeunes s'orientent vers des modèles douteux. Ils peuvent être victimes de discrimination, lutter contre des conflits sociaux, se sentir désavantagés ou opprimés.

Nos conseils pour les parents

Pour les parents, il peut être difficile de remarquer si leur enfant se radicalise. Vous trouverez ici une liste de signes possibles. Les points les plus importants:

  • Tenir des propos manichées, il n'y a que le «bien» ou le «mal»
  • Défendre une logique «nous contre eux», penser en termes d'ennemis
  • Se sent opprimé et accuse d’autres personnes/groupes ou l’État d’être responsables d’injustices et de discriminations
  • Justifie la violence à l’encontre d’un certain groupe/groupement par le fait que celui-ci mériterait cette réaction violente en raison de ses actes
  • Consomme et/ou possède du matériel ou des contenus médiatiques extrémistes

La plate-forme nationale «Jeunes et médias« donne des conseils sur la manière dont les parents peuvent réagir lorsqu'ils ont l'impression que leur enfant défend des opinions extrémistes :

  • Essayez de rester en contact avec votre enfant et maintenez la relation.
  • Prenez clairement position: la violence n’est pas un moyen de résoudre les conflits, et rien ne la légitime.
  • Ne vous laissez pas entraîner dans une discussion sur la religion et la foi, car cela demande des connaissances spécialisées.
  • Lorsque vous parlez avec votre enfant, le but doit être de le faire réfléchir sur son comportement et, si possible, de le faire changer afin qu’il ne représente plus de danger pour lui-même ni pour autrui et qu’il puisse continuer à évoluer de manière positive.
  • Ne lui faites pas de reproches et ne soyez pas agressif. Traitez votre enfant avec respect, mais agissez de façon cohérente.
  • Si un doute persiste quant au degré de gravité des problèmes ou à la dangerosité de la situation, il faut faire appel à un centre de conseil ou à la police.

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