LES OUTILS DE FITNESS AIDENT FACE à LA SCLéROSE EN PLAQUES

Des chercheurs suisses montrent l’utilité des montres connectées dans la compréhension de la sclérose en plaques. L’objectif est de faciliter la gestion des symptômes et le traitement de la maladie.

Les données de nos smartphones et des montres trackers d’activité peuvent aider les patients souffrant de sclérose en plaques (SEP). Une étude de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ) a démontré que le suivi des symptômes peut être facilité grâce aux données que récoltent ces dispositifs. L’affection évolue en effet au fil du temps.

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central. Cette dernière est auto-immune et a des symptômes divers, comme de la fatigue, une altération de la vision ou encore une perte de la coordination musculaire. Son diagnostic peut être difficile, car les signes de la maladie peuvent durer sur de courtes comme de longues périodes et ne sont pas stables dans le temps. Ils peuvent arriver, puis cesser, sans que l’on sache pourquoi.

Selon la Société suisse de sclérose en plaques, environ 18’000 personnes vivent avec la maladie dans notre pays. Les premiers symptômes apparaissent généralement entre 20 et 40 ans mais, dans 3 à 10% des cas, elle se déclare pendant l’enfance. La SEP touche plus de femmes que d’hommes: celles-ci en sont deux fois plus atteintes. À l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement pour guérir de la maladie, mais des médicaments permettent d’en atténuer l’évolution.

Des données qui peuvent être incomplètes

Pour suivre cette évolution, les médecins sont amenés à demander régulièrement aux malades de décrire leurs symptômes. Ce qui peut être difficile, comme le rapporte le communiqué de presse dédié à l’étude: «Le patient est confronté à la délicate tâche de devoir fournir des informations sur son état de santé et sur ce dont il a été capable au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, à partir de sa mémoire.» Cela peut mener à une mauvaise prise en charge de la maladie, car les données peuvent être incomplètes ou imprécises.

C’est là que les données récoltées par des trackers fitness et un smartphone peuvent être précieuses, comme le montre l’étude. Les chercheurs ont équipé 55 personnes atteintes de SEP et 24 sujets témoins de trackers fitness. Pendant deux semaines, cela a permis une collecte de données telles que la fréquence cardiaque. Une manière simple de récupérer des informations.

Vers une détection plus précoce

Pour Shkurta Gashi, chercheuse postdoctorante à l’ETH AI Center et principale auteure de l’étude, les bénéfices sont nombreux: «Ces appareils offrent la possibilité d’un suivi continu et en temps réel de l’état des patients au cours de leurs activités quotidiennes. Cela peut conduire à une détection plus précoce de la progression de la maladie et à des interventions plus opportunes. De plus, les prestataires de soins, par exemple, peuvent non seulement demander aux patients d’effectuer des tâches en clinique, mais également suivre le comportement des patients à la maison ou au cours de leurs activités quotidiennes.»

Et les malades aussi ont à y gagner. En effet, ces dispositifs peuvent leur permettre de mieux comprendre leurs symptômes: «Les patients, quant à eux, peuvent utiliser ces appareils pour l’autosurveillance de leurs paramètres de santé, tels que les changements de fréquence cardiaque, l’activité physique et les habitudes de sommeil», explique la chercheuse.

Une étape importante dans le suivi des patients

Et les résultats ont permis à Shkurta Gashi et aux autres chercheurs d’identifier des indicateurs importants: «Plus la gravité de la maladie et le niveau de fatigue des participants étaient élevés, plus leur activité physique et la variabilité de leur fréquence cardiaque étaient faibles. Par rapport aux témoins, les patients atteints de SEP faisaient moins de pas par jour, avaient un niveau d’activité physique globalement plus faible et enregistraient des intervalles plus réguliers entre les battements de cœur», explique le communiqué.

Une étape importante dans le suivi des patients atteints de la maladie, comme le dit la chercheuse: «Les changements de l’état de santé des patients peuvent également modifier leur comportement et leurs habitudes, comme l’activité physique et les habitudes de sommeil, qui peuvent être enregistrées en continu grâce à des trackers d’activité. Ces informations peuvent être révélatrices de l’état et de la progression de la maladie et pourraient, à terme, être utilisées pour améliorer les soins et mettre au point de meilleurs traitements contre la SEP.»

Pour Shkurta Gashi, «cette mine de données pourrait conduire à de meilleures décisions thérapeutiques et à une gestion plus efficace de la maladie».

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