MODIFIER LA COULEUR DES PLANTES CULTIVéES POUR LES DIFFéRENCIER DES "MAUVAISES HERBES" ?

Dans une récente étude, des scientifiques soutiennent que la modification des couleurs des cultures par le biais génétique permettra de diminuer l'utilisation des pesticides. Et ce, en repérant plus facilement les mauvaises herbes.

Pour lutter contre la prolifération des mauvaises herbes, les agriculteurs n'hésitent pas à employer des pesticides. Ces substances considérées comme nuisibles, et qui sont, dans certains cas, associées à un accroissement des risques de cancer, restent très prisées en Europe. Pour éviter ce phénomène, la science tente de mettre en pratique des dispositifs permettant de distinguer les "mauvaises herbes" des herbes cultivées.

Dans un rapport rédigé dans la revue Trends in Plant Science et relayé par le quotidien britannique The Guardian, des scientifiques européens prônent la modification des couleurs des cultures par la génétique. Le principal auteur de l'étude, Michael Palmgren, suggère que les génomes des cultures pourraient être modifiés de manière à ce qu'ils expriment des pigments tels que les anthocyanes, qui donnent leur couleur aux myrtilles, ou les caroténoïdes, qui donnent leur couleur orange aux carottes. Il s'agirait donc de créer des cultures visuellement différentes des herbes non-cultivées, pour faciliter la tâche aux robots désherbeurs, sans utiliser de pesticides. Et "tout peut fonctionner à une grande échelle", explique-t-il.

Le risque croissant de pénuries alimentaires

Les chercheurs assurent que ce processus deviendra inévitable avec le développement pour l'alimentation mondiale des cultures d'herbes considérées auparavant comme "mauvaises", mais résistantes au changement climatique. Comment alors, les distinguer des "mauvaises herbes" sauvages ?

Le chercheur a notamment pris l'exemple de la poule grasse (ou Chenopodium album), une mauvaise herbe cultivée dans certains pays asiatiques pour ses vertus nutritives. L'espèce a également gagné les champs agricoles européens. "Certains scientifiques se demandent pourquoi ne pas améliorer la poule grasse pour en faire une nouvelle culture durable. (...) Si cela devient une réalité, comment distinguer la poule grasse améliorée de la poule grasse sauvage ?", s'est demandé Michael Palmgren. Réponse : par sa couleur.

Et le temps est compté. Selon l'Onu, 2,4 milliards de personnes souffraient d'une insécurité alimentaire en 2022, soit près d'un humain sur trois. Un volume qui risque d'accroître dans les prochaines en raison du changement climatique lié à l'activité humaine. La Banque mondiale estime que près d'un milliard de personnes pourraient être concernées d'ici à la fin des années 2020.

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