PARENTS, LEURS PETITES ASTUCES POUR FAIRE L’AMOUR : « J’ATTENDAIS LE JOUR DE TéLéTRAVAIL AVEC IMPATIENCE »

Avec un, deux, trois ou quatre enfants, qu’importe le nombre, difficile de trouver le bon moment pour la bagatelle. Manque de temps, fatigue, bambins dans les pattes, peur d’être surpris, comment font les parents pour s’accorder une intimité ?

« On a instauré des barrières à la maison » 

Ça nous semblait vraiment important, avec mon compagnon, de poser les limites très tôt avec nos enfants. Evidemment, on ne leur a pas dit clairement : « Ne rentrez pas dans la chambre, papa et maman font l’amour » ! On a expliqué à nos deux filles de 3 et 5 ans que notre chambre n’était pas accessible aussi facilement que le salon. Par exemple, avant de rentrer, elles doivent toquer, demander si elles peuvent rentrer. Et nous, on fait pareil dans la chambre qu’elles partagent. Chacun a son petit cocon. C’est un peu compliqué au début, c’est actuellement le cas avec la dernière, parce qu’elle peut rentrer spontanément en réclamant un câlin ou dire qu’elle a perdu son doudou. Sa grande soeur, plus âgée, comprend mieux le concept d’intimité. Elle lui rappelle que parfois, il faut laisser les parents tranquilles parce qu’ils « sont fatigués ». Forcément, ça reste dur de trouver des moments pour se retrouver, quand elles jouent derrière la porte le dimanche ou qu’elles ne sont pas encore endormies le soir. Avec nos emplois du temps respectifs, la fatigue, les enfants, on fait comme tout le monde, on profite d’être seuls, quand elles sont chez leurs grands-parents, par exemple. 

Mathilde, 34 ans 

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« J’attendais le jour de télétravail avec impatience » 

Mon mari et moi avons eu notre fils en 2021. Avec la généralisation du télétravail, mon mari allait au bureau 4 fois par semaine et moi j’étais très flexible. Je travaillais principalement depuis notre appartement. On se retrouvait donc le jeudi à la maison tous les deux, quand notre fils était à la crèche et plus tard, à l’école. Ça a été une révélation, ces moments tranquilles. La première fois on s’est sautés dessus pendant la pause déjeuner. Parfois c’est arrivé qu’on se chauffe à l’improviste, entre deux réunions et que l’on s’accorde une partie de jambes en l’air rapide, des caresses. Les premiers mois, on a vraiment eu un rebond dans notre libido, parce que ça paraissait un peu exceptionnel. J’attendais le jeudi avec impatience, parce que l’on serait tous les deux, que c’était notre « rendez-vous » câlins. Au bout d’un certain temps, c’est devenu plus routinier, d’autant plus qu’avec mon nouveau travail je vais beaucoup plus souvent au bureau. Mais dès qu’on se retrouve à travailler à la maison tous les deux, on en profite toujours pour se rapprocher, parce qu’avec un enfant en bas âge on n’a pas tant d’opportunité que ça de faire l’amour en étant totalement détendus, sans craindre d’être interrompus, dérangés. C’est un peu notre parenthèse. 

Valentine, 36 ans 

 

« Quand ils sont pré-ados et ados, ils sont tout le temps occupés » 

Nos quatre enfants sont ados, voire jeunes adultes. Evidemment, on est passés par la phase tsunami où il était impossible d’être tous les deux, d’avoir une intimité paisible. D'autant que les quatre grossesses étaient rapprochées, dont une avec un post-partum difficile. Mais le désir est revenu, plus tendre, plus intense aussi, ce qui m’a rapprochée de mon mari. On faisait moins souvent l’amour depuis plusieurs années, mais les enfants grandissant, nous avions plus de temps à nous. Quand ils sont pré-ados et ados, ils sont tout le temps occupés, chez les copains, en cours 5 jours par semaine. Mon mari et moi avons des horaires assez similaires, ça facilite les moments d’intimité : par exemple, lorsque l’on rentre déjeuner à la maison entre midi deux en semaine, elle est vide, calme, le pied ! On s’accorde quarante minutes de tendresse avant de repartir. En étant sûrs de ne croiser personne. Les enfants partent souvent en vacances, ils ont des activités extra-scolaires pour la plupart, l’aîné a quitté la maison. Quand ils n’ont pas cours, ils n’ont pas forcément envie de rester collés à nous, comme quand ils étaient petits. On voit la différence. Ils voient leurs copains le samedi après-midi et nous, on les encourage ! Leur indépendance nous laisse un peu respirer. En plus, à leurs âges, ils comprennent aussi que leurs parents ont une vie privée et ils n’ont pas envie d’en savoir plus. Donc quand on s’embrasse ou qu’on se prend dans les bras devant eux, ils ne préfèrent pas s’attarder ! 

Anne, 49 ans 

 

« On passe une nuit à l’hôtel » 

Nos trois enfants de 5, 7 et 10 ans sont très mignons, mais épuisants. J’adore mon mari, mais quand on passe des semaines de folie, entre nos jobs assez prenants, l’école, les devoirs, les repas, les courses, les balades du dimanche, on n’a pas une minute pour faire des folies. Je me rappelle que quand le dernier avait 2 ou 3 ans, je me suis posé la question : « mais depuis combien de temps on n’a pas fait l’amour, au fait ? ». Moi, j’étais crevée et je pense que mon mari aussi, on était un peu coincés dans ce cercle infernal de la vie de famille et la sexualité n’était pas vraiment notre priorité. Je pense qu’on avait tous les deux du désir l’un pour l’autre et cela se ressentait dans nos gestes, des petits moments un peu « coquins » qui arrivaient un peu au hasard, en vacances, après un dîner un peu arrosé. Mais rien à voir avec nos ébats d’il y a 15 ans ! Un jour, une copine m’a parlé de son weekend dans un hôtel qu’elle avait réservé à la dernière minute. Elle m’a conseillé l’expérience, on peut passer juste une nuit pas trop loin de Paris, dans un endroit magnifique. J’ai offert une nuit dans un palace de l’arrondissement voisin à mon mari pour notre anniversaire de mariage. On s’est retrouvés à partir en escapade à dix minutes de chez nous, c’était étrange et excitant ! L’endroit était magnifique, on a oublié qu’on avait trois enfants qui nous attendaient à la maison (gardés par ma soeur, qui habite tout près). Spa, dîner aux chandelles, chambre luxueuse, on a passé une soirée incroyable et vraiment détendue. On avait l’impression d’être dans un film et ce côté « fantasme réalisé » nous a excités tous les deux. Ce soir-là, on a fait l’amour plusieurs fois, le matin aussi (ce n’était pas arrivé depuis des années). On ne pouvait pas se décrocher l’un de l’autre. Certes, c’est un budget, mais on se réserve ce petit plaisir de temps en temps. A chaque fois, on ne tient plus en place ! 

Inès, 42 ans 

 

« On s’envoie un message risqué à un dîner de famille » 

On a développé un nouveau jeu avec mon compagnon — qui n’est pas le père de mes enfants, car nous avons une famille recomposée. Tout simplement des sextos, des scénarios ou des photos un peu osées qu’on s’envoie par message quand le moment s’y prête. Ça nous excite tous les deux de savoir qu’il faudra attendre des heures pour partager notre désir — par exemple, le soir, quand tout le monde est couché (ou a ses écouteurs dans les oreilles). Avec quelques frustrations parfois, quand on voulait faire l’amour ce soir-là mais qu’un des enfants est malade, ou qu’ils se chamaillent : il faut se lever, on est coupés dans l’élan et tant pis, finalement on va dormir. En tout cas, ce petit jeu rajoute du piment. On s’envoie un message risqué à un dîner de famille et on voit l’autre devenir tout rouge, rire, sourire en coin, on échange un regard… C’est comme un préliminaire au sexe qui intensifie les moments plus rares qu’on a tous les deux.  

Aurélie, 44 ans 

 

« On se laisse surprendre par les moments propices, comme des ados » 

J’adore mes enfants, mais pour faire l’amour c’est vraiment l’enfer ! Mon mec et moi avons une libido assez élevée et on se sent clairement empêchés dans la réalisation de nos fantasmes. Ça crie, ça débarque dans la chambre, le petit dernier dort entre nous deux certaines nuits, on imagine bien que tout rapport sexuel est inenvisageable. Au mieux on se regarde en chien de faïence genre « Ce ne sera pas pour ce soir ». Moi, je refuse de planifier nos ébats, je trouve que ça rend l’acte et ce qu’il y autour vraiment moins sexy. J’ai besoin de spontanéité, de fougue (on est parents de deux enfants, niveau fougue on n'est pas sur un film érotique non plus…). Comme on est tous les deux sur la même longueur sur notre envie de spontanéité, on se laisse surprendre par les moments propices. C’est assez rare, mais quand ils arrivent, on sait saisir l’opportunité ! L’un est à l’école, l’autre à la crèche, nous on est en télétravail, qui dit mieux ? On se glisse sous la couette et on se retrouve. Avant la naissance du dernier, on avait profité que notre aîné soit avec ma meilleure amie au marché pour se sauter dessus. Parfois c’est rapide, dans la salle de bain, si on a cinq minutes de battement tous les deux pendant des vacances entre amis. On dirait des ados et ça nous fait rire.  

Anja, 37 ans 

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