7 CONSEILS POUR BIEN DéBUTER UN JARDIN POTAGER

Le jardin potager a le vent en poupe, y compris en ville où les citadins se prennent au jeu du petit jardin urbain. Que l’on dispose d’un balcon, d’une terrasse ou d’un plus grand terrain, le besoin de végétaliser l’espace et le retour à la nature s’expriment désormais dans les cultures potagères, les plantes aromatiques et les petits fruits, mais aussi les fleurs à associer qui cohabitent très bien ensemble. Voici quelques explications de bon sens pour réussir son premier jardin potager.

Pourquoi créer un jardin potager ?

Dans les différents espaces en ville ou à la campagne, l’évolution et la sensibilisation à la nature ont fait évoluer les pratiques de la culture potagère. Aujourd’hui, on associe volontier les légumes aux cultures d’ornement dans les espaces extérieurs mais aussi dans nos jardins. Observer l’évolution des plantes, travailler la terre, planter ses tomates et récolter ses propres légumes… Ces comportements sociétaux vont de pair avec le choix d’une alimentation plus saine et plus équilibrée. Encore faut-il savoir et à quel moment planter et récolter, pour avoir le plaisir de les déguster.

Quelle différence entre un jardin et un potager ?

Traditionnellement, le potager est dédié aux cultures nourricières. Autrefois, on plantait en rangs serrés par variété de légumes avec des planches entre les allées. Aujourd’hui, on cultive moins en linéaire mais en forme carrée ou en carré surélevé, les deux étant plus accessibles de chaque côté. D’autre part, le jardin, voué aux fleurs ornementales, est aussi l’ami du potager. Les principes de la culture biologique et raisonnée, sans utilisation de pesticides ni d’insecticides chimiques, sont plébiscités par les nouveaux jardiniers, notamment en remettant au goût du jour les techniques de permaculture (en lasagnes ou agroécologie, potager alterné avec des fruitiers) tout en associant aux légumes, les plantes et les fleurs.

Comment débuter un beau jardin potager ?

Voici les 7 conseils de Pierre-Adrien Laigneau, jardinier en chef chez Truffaut, qui propose de nous guider pour créer de beaux potagers très visuels, dans le respect de la nature et de la biodiversité.

Plants ou graines ? 

Pour bien commencer sans stress, il est préférable d’acheter des plants plutôt que de se lancer dans les semis, plus longs à réussir. Les jeunes plants achetés en jardineries ou chez les pépiniéristes, sont bichonnés et mis en terre au bon moment, en évitant les périodes trop froides.

Choisir le bon emplacement

« Il vaut mieux débuter par une petite surface, de 10 à 20 mètres carrés, » explique Pierre- Adrien Laigneau.  On peut aussi aménager son balcon avec des plants de légumes (salades tomates, bettes) et de petits fruits tels que les fraises, les framboises ou les cassis, bien que les semis soient plus économiques. « L’emplacement est primordial, bien ensoleillé à relativiser selon les régions, afin de composer un petit cocon bien abrité du vent. Les périodes de plantations dépendent des variétés ; par exemple les légumes du soleil en région parisienne sont plantés en pleine terre après les Saints de glace, soit après les 11, 12, 13 mai, le basilique après le 15 mai. »

Comprendre le sol

Quelle soit acide, calcaire ou argileuse, la terre est une priorité, son importance capitale pour la réussite de son jardin potager. Elle est décompactée au printemps à l’aide d’une grelinette (sorte de fourche bêche avec laquelle on la soulève sans la retourner). L’hiver, le potager nu est recouvert d’une couche de 10 centimètres de paille au minimum pour le protéger. Ce paillage va se décomposer, tout en maintenant et respectant la vie du sol. C’est l’un des credos de Pierre-Adrien Laignau. « Il faut connaitre la nature de la terre et lui donner de la vie, abandonner le bêchage profond tel qu’on le pratiquait autrefois. La couche vivante se situe dans les dix premiers centimètres, là où les végétaux se décomposent par l’action des organismes vivants (champignons, bactéries ou vers de terre). La permaculture est l’ensemble des techniques de jardinage naturelle et qui respecte le sol, comme le faisait les maraichers au XVIIIème siècle, » explique-t-il.

Les bonnes associations

On peut aussi obtenir de beaux mélanges de légumes et de fleurs avec les plantes du jardin méditerranéen (thym, romarin, laurier, lavande) sur un sol sec. Pour les adeptes des graines, on échelonne les cultures en respectant les périodes de semis indiquées sur les sachets. « Pour exemple, les légumineuses fixent l’azote dans le sol et ne peuvent à pas s’associer avec l’ail et l’oignon, tandis que les œillets d’Inde et les soucis repoussent les pucerons, la capucine les attire… »

Optimiser l’arrosage

L’arrosage du jardin potager influence directement la production des légumes, des herbes aromatiques et des petits fruits. Mais les périodes de sécheresse intense et la diminution des ressources nécessitent d’économiser l’eau ou de récupérer l’eau de pluie et impliquent des solutions alternatives à l’arrosage intensif. « Le goutte à goutte et le paillage au pied des plants qui permettent de conserver une bonne humidité, sont deux options mais limitées à quelques jours. En cas d’absence prolongée, mieux vaut faire confiance à son voisin qui viendra arroser quand il sera nécessaire. » Les meilleures heures pour arroser sont le soir en été, et le matin à l’automne et au printemps, en évitant le feuillage pour limiter l’évaporation. Autre astuce du jardinier, les oyas, que l’on remplit d’eau à enterrer dans une jardinière en terrasse, sont des poteries traditionnelles, qui utilisent la porosité de la terre cuite pour irriguer la plante.

Respecter l’équilibre et la biodiversité

On ne plante plus en ligne comme autrefois mais on mélange légumes et fleurs pour dérouter les prédateurs. De plus, les fleurs mellifères sont bénéfiques pour la pollinisation des légumes, les coccinelles mangent les pucerons, attirent les insectes. Dans cet écosystème semi-naturel, les oiseaux, tels que les mésanges aussi sont les bienvenus, à condition de leur réserver un point d’eau.

Récolter au bon moment

La récolte régulière évite que les légumes ne grossissent trop et pourrissent, attirant maladies et parasites, et perdent leur saveur. Au petit matin, les légumes récoltés se conservent bien ; mais il faut les consommer le plus rapidement possible pour qu’ils gardent toutes leurs vitamines, ou alors les transformer : les congeler, les faire en conserves stérilisées ou en lactofermentation. La rotation des cultures est préférable pour éviter que le sol ne s’épuise et la propagation éventuelle des parasites et maladies qui stagnent en dormance dans le sol.

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