SON HôTE AIRBNB L'AURAIT TYRANNISéE PARCE QU'ELLE EST «TROP SEXY»

Une ex-reine de beauté réclame 700'000 dollars à une septuagénaire, après un séjour calamiteux dans le Vermont. Elle l'accuse de discrimination et de tort moral.

Une jeune femme de 23 ans s'est lancée dans une spectaculaire bataille judiciaire contre une septuagénaire domiciliée à Pawlet (Vermont). Keren Sita, qui a remporté en 2017 le concours Miss Black Vermont, a porté plainte contre Marcia Meinerth, une hôte Airbnb de 77 ans. Elle l'accuse notamment de discrimination et de tort moral intentionnel et lui réclame la modique somme de 700'000 dollars. L'Américaine affirme que la septuagénaire n'a pas supporté d'avoir une «jeune fille noire sexy» chez elle et qu'elle lui a fait vivre un enfer, de peur qu'elle ne séduise son mari.

Une cour de district ayant rejeté son action en justice, Keren s'est tournée vers une cour d'appel fédérale. Assistante juridique de métier, elle se représente elle-même dans cette affaire. «Le but de ma vie, c'est de montrer que la «discrimination des jolis» existe. J'essaie d'instaurer ce terme. Lorsque vous êtes belle, lorsque vous êtes attirante, les gens vous traitent différemment», explique la jeune femme au Daily Beast.

De son côté, Marcia Meinerth n'a pas réagi officiellement à cette affaire, mais a balayé les accusations de Keren dans un e-mail de réponse au média américain: «Elle dépose douze plaintes par année, toutes ridicules», a-t-elle ironisé. En effet, Keren a intenté toutes sortes d'action en justice ces dernières années, la totalité ayant été rejetées.

Le récit de Keren commence le 15 janvier 2021. Ce jour-là, elle réserve une chambre pour un mois dans la maison des Meinerth, afin de pouvoir étudier tranquillement et de se remettre du décès d'un ami proche. Dès son arrivée, Marcia la fait changer de chambre «pour qu'elle n'ait pas à traverser la maison en peignoir devant son mari et d'autres résidents» pour rejoindre la salle de bains. Pour Keren, «c'était clair que l'idée que son mari soit sexuellement attiré par moi parce que j'étais une jeune fille noire sexy l'angoissait.»

Dans sa plainte, l'assistante juridique raconte que le mari de Marcia l'observait quand elle faisait sa gym tôt le matin, ce qui l'«excitait» et rendait sa femme folle de jalousie, d'après elle. Toujours selon Keren, son hôte lui reprochait son abus d'eau chaude, alors que les autres clients pouvaient en abuser. Elle ne lui fournissait plus de draps propres et n'avait plus le droit d'accéder à la cuisine pour se faire à manger. La jeune femme accuse Marcia d'être entrée plusieurs fois dans sa chambre en son absence, d'avoir fouillé dans ses affaires, d'avoir trafiqué la nourriture qu'elle avait achetée ou encore d'avoir régulièrement ajouté de l'eau à son jus d'orange.

La septuagénaire aurait par ailleurs sciemment coupé le chauffage dans sa chambre, en plein hiver. N'y tenant plus, Keren a fini par quitter la maison. Marcia, elle, ne l'a pas épargnée sur le site d'Airbnb: «Je suis très soulagée que la réservation, avec l'aide professionnelle d'Airbnb, ait pu se terminer plus tôt que prévu. Ouf! C'est terminé», a-t-elle écrit dans les commentaires. Une «déformation grossière de la vérité», affirme l'assistante juridique. Qu'en pensera la cour fédérale?

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