LES MARQUES DE LUXE PRATIQUENT DES PRIX JUGéS EXCESSIFS

Des observateurs critiquent la gourmandise des acteurs de la mode haut de gamme. Le prix d'un sac a augmenté entre 80% et 100%, en quelques années.

La qualité a un coût, chacun en convient. En revanche, certains tiquent en constatant que les prix des vêtements et des accessoires de mode ne cessent d'augmenter. En particulier dans le luxe où ils sont jugés excessifs par des observateurs de cette industrie. Ainsi, une étude de la banque britannique HSBC, relayée par le «Financial Times» relève, par exemple, que le plus petit format du sac à main Speedy, modèle emblématique de Louis Vuitton, coûte environ 1550 francs aujourd'hui, soit le double du prix affiché en 2019. Celui du 2.55, sac à main iconique de Chanel, a crû de 80% en cinq ans. Les deux accessoires de mode sont caractéristiques d'une dépense qu'une personne issue classe moyenne en Suisse peut envisager dans ces deux maisons françaises.

La plupart des marques devraient baisser leurs prix

En revanche, certains articles du prêt-à-porter de luxe s'adressent exclusivement à la minorité la plus aisée. Notamment quand une marque augmente ses prix. Figure du monde de la mode connue sous le pseudo de Bryanboy, l'influenceur suédois Bryan Yambao a publié, l'année dernière, un post sur Instagram dans lequel il fustigeait une hausse qu'il jugeait exagérée: «Dans un magazine américain, j'ai vu un article sur un merveilleux manteau Miu Miu (ndlr: filiale de Prada) dont j'étais tombé amoureux au défilé. J'ai cru avoir une attaque cardiaque en découvrant qu'il coûtait 6000 dollars hors taxes (5465 francs). Depuis quand un simple manteau en laine coûte-t-il si cher chez Miu Miu? Je pense que la plupart des marques devraient baisser leurs prix.»

Les clients importants représentent 40% des ventes

Dans un article du «New York Times», Luca Solca, influent directeur du secteur des biens de luxe chez Bernstein, cabinet d’analystes financiers américain, rappelle que, pour les marques haut de gamme, les clients les plus importants représentent, en volume, 40% des ventes.

Le 26 mars dernier, le compte Instagram Diet Prada, qui dénonce les travers des acteurs de la mode, s'est attaqué au sujet. «Les marques de luxe s’adressent à une clientèle toujours plus restreinte. Qui achète réellement ces produits? Aux États-Unis, leur vente n'a cessé de diminuer après la pandémie de Covid-19, selon des données établies sur la base de transactions opérées avec les cartes de crédit émises par Citibank.»

Chanel se justifie

Bruno Pavlovsky, président de la division mode chez Chanel, rétorque au «Financial Times» que l'ajustement des prix, ces dernières années, découle de l'inflation. Il est aussi nécessaire parce que la maison parisienne doit se positionner par rapport à ses concurrents. «Nous ne cherchons pas à proposer les produits les plus chers du marché. Le contexte économique conditionne notre industrie et, par conséquent, les prix.»

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