A LONDRES, UNE IMMENSE MAISON VICTORIENNE AVEC PISCINE INTéRIEURE

Deux maisons victoriennes rassemblées

Niché à Kensington, le micro-quartier huppé de Boltons abrite de larges maisons comme la métropole anglaise n’en fait nulle part ailleurs. Réputé pour son calme et son confort, il attire nombre de notables et de célébrités, à l’instar de Madonna. Mais notre vedette du jour est une maison entièrement rénovée par Irakli Zaria ; ou plutôt deux, en fait, ce dernier ayant réuni deux habitations victoriennes en une, créant un espace inhabituellement vaste pour les standards londoniens. L’architecte géorgien, épris d’art, signe la rénovation d’appartements et villas, de Barcelone à Cannes ; l’essentiel de son travail se concentrant à Londres, sa ville de résidence.

« J’ai eu la chance de travailler dans un bâtiment ancien, avec le charme qui manque souvent aux constructions récentes ». Mais la tâche n’est pas aisée : fusionner deux maisons est « un processus passionnant, mais assez compliqué, parce qu’avec deux espaces on ne peut pas faire ce qu’on veut ». Au départ, les maisons sont loin d’être en parfait état, « mais nous avons fait en sorte de conserver le plus important, comme la rampe d'escalier ou la cheminée en marbre », précise Irakli Zaria, qui s’est immergé dans les archives pour réhabiliter certains détails le plus fidèlement possible, « sans jamais tomber dans l’écueil de l’effet ‘faux' ».

Un intérieur chargé d’histoire

Les clients, un jeune couple avec enfants, sont passionnés d’art et de culture. En faisant appel à Irakli Zaria, leur dessein est à la fois de mettre en valeur leur collection d’œuvres, mais aussi de l’enrichir. Et ce, dans un espace suffisamment large pour accueillir aussi deux enfants, des amis et un spa. Pour répondre à la première demande, l’architecte travaille à quatre mains avec des galeries et des conseillers en art. Pour la seconde, il puise dans le style de ses commanditaires, « sobre, élégant et décontracté », de sorte à ce que chaque espace ait « son histoire, son charisme ». Avec comme boussole les œuvres qui, « plus que décorer un mur, habitent la maison et racontent son histoire », décrit Irakli Zaria.

Comme le veulent ses clients, l’architecte met en scène une maison contemporaine tout en textures, lumineuse et chargée d’histoire, « l’essentiel du travail ayant été de mettre en valeur les détails architecturaux existants ». Tout en apportant de la modernité, à l’image des boiseries, entièrement conçues par Irakli Zaria, pour donner aux pièces « un coté doux et chaleureux ». Le choix des tons et des matières se porte sur la simplicité et la naturalité, chère à l’architecte qui prône l’authenticité : marbre, soie, lin et cachemire, dans une palette de blancs cassés, tranchent avec quelques touches de rouge, de charbon ou de vert, « un apport de couleur aux pièces qui en ont besoin ».

L’art sur toutes les lèvres

Dès l’entrée, l’art est au centre de l’attention : les sculptures antiques et céramiques répondent au design contemporain de la table et des assises conçues par Irakli Zaria lui-même, autour de la thématique gréco-romaine attribuée, de fait, à cette pièce. « J’ai créé ces meubles dans un style simple, contemporain, sans lien direct avec l'architecture antique, mais en gardant tout de même cette première impression », explique-t-il. Les portes, comme celles des autres pièce du rez-de-chaussée, sont laquées en noir, instaurant « un fort contraste avec les éléments blancs ».

La sobriété se décline à l’envi dans chaque espace, dialoguant sans cesse avec les œuvres d’art. La salle à manger principale, tout en neutralité, met la focale sur une niche dédiée aux céramiques du couple, autour de laquelle se déploient une table en bois clair, des sièges danois vintages, ainsi qu’un canapé désigné par Irakli Zaria. Le séjour est double, proposant un grand salon à la cheminée remarquable. Comme dans les autres pièces, la décoration est enrichie d’œuvres d’art et de meubles vintage, dans une ambiance toujours douce et lumineuse, notamment grâce aux larges fenêtres. Plus petite, la salle à manger familiale offre une ouverture exceptionnelle sur l’extérieur. Dotée d’une grande terrasse, elle « donne l’impression de déjeuner dehors ».

Douceur et élégance

Au premier étage, la chambre à coucher principale est composée de tons blancs et crèmes, enrichis de textures comme la soie, le cachemire, dans une neutralité qui enthousiasme particulièrement l’architecte : « j’adore travailler avec des tons neutres. C'est l'un de mes hobbies. J'aime la couleur, mais en même temps, le travail d’un décorateur réside aussi dans la pluralité des manières de s’exprimer ». Les salles de bains ont été pensées de sorte à préserver l’intimité de chacun. La première (dédiée aux femmes), présente un panneau incurvé en Plexiglas reflétant la lumière — un atout pour le maquillage, une baignoire « incroyablement belle » et une chaise années 1950. La seconde (consacrée aux hommes) est plus spacieuse, entièrement recouverte de panneaux en bois et équipée de marbre italien « aux contours masculins ».

L’escalier blanc sculptural, dessiné par Irakli Zaria, mène aux chambres et salles de bains d’amis. La mansarde, « très laide à l’origine », a été percée par ce que l’architecte nomme « l’œil de la ville », un oculus offrant de la lumière naturelle à l’escalier. Complété d’un lustre, tout en courbes lui-aussi, il cultive une esthétique futuriste volontairement recherchée.

Enfin, le clou du spectacle réside dans le spa intérieur, doté d’une piscine et situé en sous-sol de la maison. « Très rare à Londres », note l’architecte, surpris d’avoir obtenu l’autorisation pour réaliser le projet. Sols et murs sont recouverts de travertin, intimant à la relaxation, complétés d’un canapé De Sede au confort légendaire. On trouve, attenants, un salon de massage et une salle de sport.

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